Arrivé en 2012 à la tête des Bleus, Didier Deschamps a annoncé qu’il ne serait plus le sélectionneur de l’équipe de France à l’issue de la Coupe du Monde 2026. Une page se tourne dans l’histoire du football français.
2012 : Une arrivée dans la tempête
Didier Deschamps prend les rênes de l’équipe de France en juillet 2012, après un Euro 2012 marqué par des polémiques et des tensions internes. Il succède à Laurent Blanc dans un climat de défiance envers les Bleus, héritant d’une équipe en quête de rédemption après les fiascos de Knysna (2010) et les controverses répétées. Dès ses débuts, il prône un retour aux valeurs essentielles : travail, humilité et esprit collectif. Son pragmatisme devient rapidement sa marque de fabrique.
2014 : La renaissance au Brésil
Après une qualification arrachée face à l’Ukraine (3-0 au retour après une défaite 2-0 à l’aller), Deschamps emmène les Bleus à la Coupe du Monde 2014. Ce Mondial marque un tournant. Malgré une élimination en quart de finale face à l’Allemagne (future championne), l’équipe affiche une cohésion retrouvée et un jeu plaisant. Deschamps capitalise sur des cadres comme Benzema, Lloris et Matuidi, tout en intégrant des jeunes prometteurs comme Pogba et Varane. Ce tournoi redonne espoir au public français.
2016 : Le rêve brisé à domicile
L’Euro 2016 en France symbolise la montée en puissance des Bleus sous Deschamps. Portée par un public en fusion et des individualités éclatantes (Griezmann, meilleur buteur du tournoi), l’équipe atteint la finale. Mais le rêve s’effondre face au Portugal (0-1). Sur le plan humain, Deschamps fait face à des critiques sur ses choix tactiques et la gestion des émotions en finale. Cependant, il maintient une sérénité exemplaire, insistant sur les bases solides posées pour l’avenir.
2018 : La consécration mondiale
C’est le sommet de l’ère Deschamps. À la Coupe du Monde en Russie, les Bleus dominent leurs adversaires avec une efficacité clinique. L’émergence de Kylian Mbappé et la solidité du groupe sont la preuve du travail de Deschamps, capable d’allier talents individuels et discipline collective. La victoire en finale contre la Croatie (4-2) place Deschamps dans le cercle fermé des vainqueurs de la Coupe du Monde en tant que joueur et entraîneur. Humainement, il incarne un leader discret mais respecté, capable de fédérer des égos dans une quête commune.
2021 : La désillusion de l’Euro
Après un succès en Ligue des Nations en 2021, les attentes sont immenses pour l’Euro. Mais les Bleus tombent dès les huitièmes de finale face à la Suisse, après un scénario rocambolesque. Deschamps est vivement critiqué pour des choix jugés trop conservateurs, notamment dans la gestion des prolongations. Pourtant, il reste fidèle à son approche : protéger ses joueurs et prendre la responsabilité des échecs. Cet épisode fragilise son image, mais la FFF lui renouvelle sa confiance.
2022 : Une finale cruelle au Qatar
Lors de la Coupe du Monde 2022, les Bleus, privés de nombreux cadres (Pogba, Kanté, Benzema), surprennent par leur résilience. Menés par un Mbappé stratosphérique, ils atteignent la finale contre l’Argentine. Après un match épique, ils s’inclinent aux tirs au but. Deschamps est salué pour avoir su maintenir le groupe à un niveau d’excellence malgré les obstacles. Humainement, son calme et sa gestion émotionnelle renforcent son aura auprès de ses joueurs et du public.
2024 : Un parcours prometteur mais inachevé à l’Euro
À l’Euro 2024, organisé en Allemagne, les Bleus affichent une défense solide mais peinent offensivement. Après une victoire contre l’Autriche (1-0) et deux matchs nuls face aux Pays-Bas (0-0) et à la Pologne (1-1), ils se qualifient pour les huitièmes de finale. Ils éliminent successivement la Belgique (1-0) et le Portugal (0-0, 5-3 t.a.b.), démontrant une résilience notable. Cependant, en demi-finale, ils s’inclinent face à une Espagne dominatrice (1-2), mettant en lumière des lacunes offensives persistantes.
Deux trophées à aller chercher
La Ligue des Nations devient un enjeu central pour Deschamps et ses hommes. Cette compétition, qu’ils ont déjà remportée en 2021, pourrait servir de tremplin pour consolider un groupe en pleine transition. Avec des cadres comme Mbappé, et une nouvelle génération incarnée par Camavinga, Kolo Muani ou Thuram, les Bleus viseront à nouveau la victoire pour asseoir leur statut en Europe.
Mais tous les regards sont déjà tournés vers la Coupe du Monde 2026, organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Ce tournoi sera une opportunité pour Deschamps de redonner aux Bleus un titre mondial, huit ans après le triomphe en Russie. Avec une génération dorée et l’éclosion de nouveaux talents, le défi sera de renouveler un groupe tout en restant compétitif face à des rivaux toujours plus forts comme l’Espagne, l’Argentine ou les autres nations européennes.
Qui pour succéder à Deschamps ?
Parmi les noms qui reviennent souvent pour succéder à Didier Deschamps, Zinedine Zidane est régulièrement évoqué. Avec son immense palmarès en tant qu’entraîneur et sa stature de légende du football français, il incarne un choix qui semble naturel pour beaucoup. Ses succès à la tête du Real Madrid, notamment ses trois Ligues des champions consécutives, témoignent de sa capacité à gérer la pression et à tirer le meilleur de ses joueurs, même dans des contextes d’exigence extrême.
Zidane a également exprimé, par le passé, son ambition de diriger les Bleus, ce qui alimente les spéculations. Cependant, rien ne garantit que cette transition se fasse, car tout dépendra de plusieurs facteurs : sa disponibilité au moment venu, l’état de l’équipe, et la volonté de la Fédération française de football.
Bien qu’il reste le favori dans l’imaginaire collectif, le futur de l’équipe de France pourrait réserver des surprises. Si Zidane reste dans l’ombre pour l’instant, son nom continuera d’être associé au poste tant qu’il n’aura pas clarifié ses intentions.
L’héritage de Deschamps
Au fil des années, Didier Deschamps a démontré une capacité rare à gérer les crises et les moments de gloire. Ses relations parfois distantes avec les médias contrastent avec l’affection que lui portent ses joueurs. Homme de valeurs, il prône l’unité et la loyauté, parfois au détriment des individualités. Sa longévité à la tête des Bleus repose sur cette aptitude à concilier rigueur et bienveillance.
Didier Deschamps restera dans l’histoire comme le sélectionneur qui a restauré la grandeur des Bleus. S’il divise parfois par son style conservateur, son bilan parle pour lui : une Coupe du Monde, une finale d’Euro, et une présence constante au sommet du football mondial. Plus qu’un tacticien, Deschamps est un bâtisseur de dynasties, un homme qui aura marqué les Bleus par sa résilience et sa quête perpétuelle d’excellence.